Cinema Improbable

Synopsis : Le film commence sur une scène d'introduction ; 3 ouvriers qui creusent à la pelleteuse dans un chantier et qui réveillent inopinément un squelette qui pour les remercier les désintègrent entièrement, puis générique de début ! Ainsi, on comprend rien qu'avec la première scène que le film va être une monstruosité...

S'en suit un shérif moitié homme blanc/peau-rouge qui commence à enquêter sur leur mystérieuse disparition (situation on ne peut plus classique ; ya toujours un shérif qui est le plus malin de la bande) avec face à lui la caricature parfaite d'un businessman véreux en costard qui aimerait bien construire ses bâtiments en paix, mais la découverte de vestiges de civilisation indienne sur son terrain va lui poser quelques problèmes, à commencer justement par le méchant squelette animé qui se fait une joie de faire disparaître ses employés en mode La Guerre des Mondes (évaporés sans laisser de traces).

Alors que le shérif tourne en rond avec son équipe de peintres et doit également s'occuper de sa fille légèrement nympho, la tribu indienne située non loin semble parfaitement connaître la vérité sur Skeletor, par le biais du récit d'une légende à dormir debout, avec un squelette maudit reconstitué à partir d'ossements d'anciens traîtres à leur peuple, blablabla...

On notera au passage que contrairement à beaucoup de films d'horreur, l'existence du monstre reste inconnue des personnages principaux jusqu'à la fin, alors que d'habitude on le découvre et on cherche un moyen de le détruire dès le premier tiers du film.

Finalement les indiens trouvent la solution, combattre le squelette avec, je cite "une hache sacrée" (un vieux tomahawk tout pourri en fait), pour qu'il puisse être vaincu. Mais comme tous les guerriers se font massacrer comme des cons, c'est au shérif que revient la charge d'affronter le tas d'os ambulant ; armé de son bout de bois, il se métamorphose en vieux chaman amérindien et finit par triompher du squelette maudit, qui retourne à l'état de poussière... Bref, j'espère que le scénariste s'est fait lyncher après un travail pareil !

 

Réalisation : Le brave Jim Wynorski a déjà quelques heures de vol concernant les films d'horreur péraves (L'île des Komodos Géants, Komodo vs Cobra et plus récemment Dinocroc vs Supergator et Piranhaconda ; bref que des succès internationaux !) et met ici son expérience à profit avec une bonne daube à la sauce SyFy, ce qui signifie des plans de caméra dégueulasses (l'effet de caméra qui bouge pour simuler un tremblement de terre est pitoyable, mais bon ça coûte tellement moins cher que de faire bouger le décor), et des effets spéciaux à pleurer (le squelette serait plus crédible en marionnette, le résultat n'est qu'un vilain CGI mal incrusté dans les images, qui marche comme s'il avait un fémur planté dans les fesses avec une dégaine affreuse, notamment un pagne en forme de main qui lui sert à cacher son.... bah rien du tout !).

Seul avantage (ou désavantage suivant l'attente de chacun), on a quasiment aucun sang qui gicle parce que le squelette massacre proprement en réduisant les malheureux en un amas de particules en suspension ; propre et sans bavure. On ne peut pas en dire autant du vieil effet de synthèse qui lui sert de canasson pour rattraper les personnages qui tentent de s'enfuir par des moyens motorisés.

 

Bande-son : Les musiques sont complètement hors de propos, surtout les petits airs de western pendant les rares cavalcades du squelette sur sa fidèle rossinante (alors oui ya des indiens dans le film, mais c'est pas pour autant qu'il faut se prendre pour Ennio Morricone !) ; quant au reste des musiques, on pourrait aisément faire un rapprochement avec un coyote qu'on égorgerait à l'aide d'un archet...

 

Jeu des acteurs/Personnages : Bruce Boxleitner (Tron et son remake en 2010) est le seul acteur à peu près connu de la bande, mais ça change pas grand-chose à la performance générale des acteurs qui est tellement imbuvable qu'on s'empoisonnerait presque avec... On a carrément l'impression qu'on a forcé les acteurs à jouer dans ce film tellement ils ont l'air blasés et manquent de profondeur ; ils ne font aucun effort et ne semblent même pas surpris lorsqu'ils aperçoivent un squelette animé de 5 mètres devant eux.

Les dialogues sont consternants et les répliques sont au niveau CP, aucune punchline un tant soit peu drôle pour rehausser le niveau global. Quelques biatches viennent égayer les personnages (on n'en sera jamais à court dans les films d'horreur de série B, c'est toujours vendeur), notamment la fille du shérif qui a la libido d'un cerf en période de brame, et sinon les indiens ont l'air d'être là pour un rassemblement Power Flower plutôt que pour défendre leurs terres ancestrales contre les vilains hommes blancs profanateurs de sépultures.

 

Conclusion : Typiquement le genre de films qui donne envie de se pendre à la fin... Tellement mal joué que ça en devient irritant, des images de synthèse qui devraient être interdites par Hadopi, une histoire nulle et mal ficelée, une réalisation qui donne envie de pleurer avec des plans filmés par un gosse de 5 ans ; ya même pas un brin d'humour dans le film, ou alors c'est involontaire.
Et le verdict est..... la mort !